Avant 2008, le PFEQ se concentrait strictement sur l’enseignement religieux. La société en constante évolution nécessitait un changement sur ce plan. Avec la diversité culturelle qui s’installait graduellement au Québec, les écoles étaient composées d’élèves appartenant à diverses religions. La religion catholique n’était donc plus la seule dont on entendait parler. Cela a suscité beaucoup d’incompréhension dans la population par rapport aux nouvelles religions qui étaient peu connues des Québécois. Il y avait donc une urgence d’agir en ce qui a trait à l’ouverture d’esprit dans notre société. C’est ainsi que la laïcité de l’éducation et que le programme d’ÉCR se sont imposés dans nos écoles.
Comme le programme d’ÉCR implanté en 2008 est encore récent, cela a apporté de nombreuses problématiques quant à l’application de ce dernier dans les classes. On peut penser aux enseignants qui après 20 ans de profession se retrouvent face à ce nouveau programme sans une formation adéquate. De plus, puisque l’établissement du programme d’ÉCR a été très rapide, la formation des nouveaux enseignants n’est pas nécessairement très étoffée. Le manque de ressources et d’encadrement dans ce domaine se fait encore ressentir aujourd’hui. En effet, les résultats d’une étude diffusés par la tribune du journal Le Devoir soulignent que « les enseignants chargés du cours d’Éthique et de culture religieuse se sentent toujours mal préparés et encadrés pour transmettre cette matière à leurs élèves, près de 7 ans après son implantation dans la controverse ». De plus, les attentes des différents acteurs sociaux étant nébuleuses dans le programme, on peut comprendre que les enseignants se sentent ainsi démunis lorsqu’ils enseignent l’ÉCR. Durant notre parcours universitaire, nous avons constaté que de nombreux enseignants délaissent cette matière. Certains ne font qu’utiliser un manuel sans enrichir les thématiques abordées et d’autres lèguent l’ÉCR aux enseignants qui comblent leur tâche ou à leur stagiaire.
Le programme d’éthique et de culture religieuse étant essentiel à la formation des élèves au même titre que les autres matières, nous trouvons qu’il est primordial de remédier à cette problématique. Selon nous, un enseignant se sentira plus en contrôle s’il maîtrise bien la posture qu’il doit adopter. Celle-ci sera donc la clé qui aidera l’enseignant à assumer son triple rôle d’héritier, de critique et d’interprète. Dans cet ordre d'idées, notre question qui guide notre projet est la suivante:
Comment la compréhension de la posture enseignante facilite-t-elle l'enseignement du cours Éthique et culture religieuse?